mardi 25 décembre 2012

L'Australie et la Xmasmania


En Australie, il y a définitivement des choses avec lesquelles on ne plaisante pas : le sport, la Melbourne Cup, la crème solaire, INXS et, visiblement … Noël !
C’est mon deuxième Noël à Sydney, et impossible de m’y faire totalement. Noël sous 32 degrés et un soleil de plomb, c’est étrangement glauque. Mais au-delà du Père Noël en short et en tongues, ce qui est encore plus décalé, c’est le phénomène colossal qu’est Noël en Australie. Ici, Noël, et surtout les quelques semaines qui précèdent le 25 décembre, qui coïncident avec l’entrée de l’Australie dans la saison estivale, sont prétexte à des célébrations sans fin, des rassemblements massifs. Plus c’est gros et exagéré, mieux c’est !

Le pays entier joue le jeu et embrasse la féérie de Noël (a la maison, au bureau, dans la rue, au pub...). Je n’avais encore jamais vu des chants de Noël rassembler autant de monde qu’un concert des Stones, la police adopter le look de Noël, ou encore le camion des pompiers parader en guirlandes avec le Père Noël à son  bord…Mais clairement, ici, tout est possible. La preuve en images:

des milliers de personnes arrivent equipees de tentes, parasols, barbecues, matelas et oreillers pour ecouter les chorales de Noel dans le Domaine - elles durent toute une journee

Les chorales de Noel a Coogee: une foule immense, barbec, biere et  un style unique


La police embrasse la xmas extravaganza avec enthousiasme 

Martin Place, en plein centre du quartier d'affaires. Le sublime sapin de Noel sous 34 degres 

Decale?

Le celebre Randwick Christmas Bus, qui relie Randwick au centre ville, entierement relooke pour Noel.  Su le tableau de bord, des boules de Noel, des guirlandes qui clignotent, des rennes et une creche






Avoca street a Bondi. Cette rue est reputee a Sydney pour les decorations de Noel. Toutes ses maisons, sans exceptions, sont couvertes de guirlandes du jardin au toit. Mise en garde specifique aux epileptiques ou migraineux potentiels, ca clignote dans tous les sens

Les pompiers de Kurnell le 24 decembre. A bord, un renne et Santa Claus


mercredi 7 novembre 2012

Les bains McIvers a Coogee



 Les bains McIvers de Coogee sont utilisés depuis 1886 et sont exclusivement réservés aux femmes pour la baignade. A l’origine, les bains offraient aux nageurs peu sûrs d’eux un endroit où nager en toute sécurité, a l’abri des vagues et lames de fonds, mais aussi des requins.





Situés au Sud de la plage de Coogee, en plein contre-bas de la falaise, c’est un endroit splendide, avec une vue imprenable sur l’océan, des dizaines de coins de pelouse tranquilles ou s’étaler avec sa serviette, son ipod et son bouquin, une piscine d’eau de mer, dans la mer. A quelques mètres de l’agitation continuelle de la plage de Coogee, passer un après-midi aux bains McIvers est une expérience quasi surréelle. Retrouver l’agitation extérieure, les pubs, la plage et la foule en pleine séance dominicale de bière/barbecue peut même s’avérer un peu destabilisant... 

mercredi 3 octobre 2012

Le Sydney Fringe Festival


Une des caractéristiques de la vie culturelle à Sydney, c’est la vitalité créative de la ville et la diversité des œuvres sur le devant de la scène. C’est un fait : il y a toujours quelque chose à faire et à voir. L’offre « conventionnelle » est infinie : expositions et rétrospectives dignes de Paris, Londres ou Berlin, productions monumentales des plus grands opéras, festivals au line-up digne du Werchter ou du Sziget. A cela il faut ajouter la place donnée aux arts asiatiques, dans des galeries splendides comme la White rabbit Gallery.
Mais à côté de cela, il existe un  monde de créations et d’endroits totalement différents, déclassés, beaucoup moins promus, mais dont le registre participe pleinement à l’identité de la ville. Du burlesque au provocant en passant par le micro-budget ou tout simplement des productions un peu plus grungy que d’ordinaire, un univers entier grouille, s’épanouit et bouillonne en marge de la scène culturelle plus généraliste. C’est, littéralement, la vocation du Sydney Fringe Festival (Festival Marginal de Sydney) que de mettre les « moutons noirs » sur le devant de la scène.

De la bouche même de ses créateurs, « dose annuelle de haut concentré de brillance artistique, avec une touche de « risqué » » ; le festival existe depuis trois ans. Cette année, il propose 250 spectacles (oui, 250 en trois semaines !) dans 75 endroits quasi-inconnus du grand public, insoupçonnés, sous-estimés, abandonnés.  Les seules consignes sont : nouveauté, nouveauté et NOUVEAUTE ! Et le tout pour un prix archi-abordable, une bouffée d’oxygène pour le porte-feuille qui tremble encore face aux 280 dollars d’une place à l’Opéra…

Ce festival, c’est aussi une occasion pour toute une partie de la ville de briller et de revendiquer son identité. Face à l’Opéra House et aux Musées du Centre Ville, et à la culture hip et carte postale des plages de l’Est de la ville, l’Ouest (Inner West) de Sydney est la véritable star du Festival. Décalé, bohême, jeune et traditionnellement plus modeste et métissé, l’Inner West revendique haut et fort, et avec un succès total, son identité alternative et artistique. Newtown, Camperdown, Marrickville et Leichhardt volent la vedette à Bondi et Kings Cross pour trois semaines, et c’est une ville totalement nouvelle qui se dévoile !

Testé ce week end : Ride de Jane Bodie. Deux inconnus se réveillent dans le même lit sans aucun souvenir de la veille. Ils n’étaient pas avec les mêmes personnes, pas même au même endroit. La scène les présente essayant de reconstituer les événements de la soirée, dévoilant certains côtés de leur histoire personnelle. Trente personnes maximum, une couverture pour chacun et Bring Your Own (le théâtre n’ayant pas de licence pour vendre de l’alcool, chacun est libre d’amener ses propres consommations), éclairage minimaliste dans un hangar désaffecté et proximité unique avec les comédiens, l’endroit est une expérience en soi. On vit la scène avec les deux comédiens. Une expérience théâtrale géniale !

mardi 21 août 2012

City2Surf, you're running up that hill!


Habituellement, les rues et parcs de Sydney sont peuplés de joggers, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Mais chaque année, un dimanche de d’août, pour le célèbre City2Surf, c’est comme si la ville entière se mettait à courir.
Cette année, c’est 85 000 personnes qui ont envahi les rues de Sydney pour cette course emblématique.


Le City2Surf, c’est une course de 14 km environ, dont le point de départ se situe à Hyde Park et l’arrivée sur la plage de Bondi. Entre les deux, les collines longeant la côte. Au milieu du parcours, une côte de 2 km qui répond au doux nom de Heartbreak Hill. J’ai beau chercher, je ne trouve pas de nom plus approprié.
Mais ce qui fait le plaisir, l’attrait et la particularité de cette course, c’est son atmosphère unique : certains courent, d’autres marchent, il est fréquent de se retrouver coincé derrière un gang de poussettes.
Croisés cette année :
  • -          2 militaires avec leur paquetage sur le dos,
  • -          5 schtroumpfs
  • -          Superman
  • -          L’équipe jamaïcaine olympique
  • -          Chewbacca

Tout au long du parcours, les Sydneysiders déploient des trésors de créativité et d’inventivité pour encourager les participants : baffles gigantesques sur l a terrasse de 1 m², envoyant du son à en faire trembler les vitres de tout le quartier, stands de rafraîchissement, annonce des km restant à parcourir en chanson, concerts live. Pour ceux qui ne sont pas trop préoccupés par le temps, il y a en fait beaucoup à voir !
Record cette année : 43 minutes pour parcourir les 14 km.
Rien ne vaut l’atmosphère qui règne à Bondi durant toute cette journée où, de façon surprenante, tout le monde se retrouve au pub après la course.
Les plus rapides commençant à boire plus tôt en attendant les plus lents. En moyenne, l e temps de tous boire un verre ensemble, ça peut représenter 7 à 8 heurs de boisson intense pour certains.

Et le lendemain, c’est tout Sydney qui monte et descend les escaliers en crabe, lutte pour s’asseoir ou se lever. Sur tous les visages , la même grimace… juste une ville entière de courbatures qui essaie d’aller travailler. 

lundi 11 juin 2012

Le symbolisme australien, un symbole en soi
Le musée d’Art de Nouvelles Galles du Sud propose en ce moment une superbe expo sur le symbolisme dans l’Art australien. Une bonne occasion de revenir sur un courant d’Art que j’adore et surtout de voir comment ce courant et ses motifs ont été arrangés à la sauce australienne.

Le Symbolisme a connu son apogée en Europe entre 1885 et 1895, avec pour principaux ambassadeurs Puvis de Chavannes et Gustave Moreau, mais ayant également influencé de nombreux artistes tels Gauguin, Rodin, et Courbet. Le courant revendique un détachement total de la réalité et des différentes doctrines de représentation, et s’intéresse au monde des songes, des rêves, des mythes et des légendes, par opposition au monde industriel alors en plein essor en Europe, dont les progrès sont vus comme des signes de décadence et de dégradation - bref, un courant toujours d'actualité et je suis sûre que Gustave Moreau aurait beaucoup à dire sur nos sociétés...

Abbey Alston - Golden Age - National Gallery of Victoria

L’exposition actuelle du Musée de Nouvelles Galles du Sud présente en une soixantaine d’œuvres, peintures et sculptures, les œuvres d’artistes australiens tels Abbey Alston, Rupert Bunny, Bertram McKennal, Charles Douglas Richardson et Alice Muskett. Et le choix d’œuvres est génial, surtout pour une audience européenne ! Les thèmes symbolistes traditionnels sont présents : la mort, le désir, le temps qui passe, la figure de la femme à la fois sainte innocente et séductrice démonique, Salomé, Orphée… La majorité des artistes australiens, à l’image de Rupert Bunny qui vécut à Paris et côtoya Rodin et Sarah Bernhardt. Ils ont donc participé au courant symboliste aux côtés des artistes européens.

Rupert Bunny - Pastoral - National Gallery of Australian, Canberra

Mais les artistes australiens ont également créé, à partir de ce courant européen, un symbolisme d’inspiration totalement australienne, à travers l’usage du paysage et de la nature australienne, si propice aux rêves et aux mystères, à l’expression de la mélancolie et de l’angoisse symbolistes. En témoignent simplement les titres des œuvres ;-)
 « Idylle dans le Bush » de Arthur Streeton 
Arthur Streeton - Bush Idyll - National Gallery of New South Wales

ou encore « Esprit de la sécheresse »
Arthur Streeton - Spirit of the drought - National Gallery of Victoria


Ca donne des œuvres superbes et originales et la confirmation de la proximité que l’Australie entretient culturellement avec l’Europe, à tous niveaux, tout en créant une spécificité australienne forte et caractéristique, toujours en rapport avec la nature et le paysage australiens.
Charles Conder - Moonlight - Private collection


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samedi 19 mai 2012

Pourquoi les Blue Mountains sont-elles bleues?

A deux heures de route de Sydney, changement de décor radical. 1100 mètres d’altitude au point le plus haut et des arbres et des arbres à perte de vue, des couleurs splendides et une sérénité plus que bienvenue : voici les Blue Mountains, home of the Darug, Gundungurra and Wiradjuri people !


 La nature est tellement riche et dense que ces montagnes sont restées une barrière infranchissable jusque 1813, date à laquelle Blaxland, Wentworth et Lawson, des fermiers de Nouvelle Galles du Sud, ont trouvé un passage. C’est dont de façon très originale et mystérieuse que les premières localités  à l’approche des Blue Mountains s’appellent Blaxland, Wentworth….et Lawson !

Spectaculaires, c’est un faible mot pour décrire ces montagnes qui ont mis plus de 250 millions d’années à se former. Il ne faut pas y chercher le relief accidenté et dramatique des grandes cordillères, la richesse des Blue Mountains est ailleurs : les couleurs sont d’une pureté incroyable, et ces arbres …D’ailleurs, pourquoi les Blue Mountains sont-elles Blue ? Les arbres peuplant les vallées des montagnes sont tous des eucalyptus. Leurs feuilles dégagent des vapeurs qui, au contact de l’air, donnent à la vallée une couleur d’un bleu très intense.

Témoins des phenomènes géologiques à l’œuvre dans la formation des Blue Mountains, les grottes de Jenolan offrent un spectacle naturel à couper le souffle. Les mouvements géologiques ainsi que les agglomérations calcaires provoquées par les infiltrations d’eau donnent des sculptures souterraines fantastiques, dont la beauté n’est égalée que par leur fragilité. Neuf grottes sont ouvertes au public, mais il existe plus de 300 salles souterraines, dont la physionomie change avec la moindre nuance dans l’éclairage.



Des villages « cartes postales » s’enchainent et se suivent, où les maisons datent de villégiature datant du début du 20ème siècle côtoient magasins de chocolat ; restaurants avec cheminée et cafés confortables et accueillants où passer quelques heures tranquilles.  C’est incroyable comme ici, à quelques heures seulement de Sydney, le temps s’arrête et il n’est plus nécessaire de courir nulle part. Ici tout devient facile, serein et appréciable. Car face  l’agitation permanente de Sydney, où tout le monde court tout le temps et doit toujours « aller quelque part », se poser pendant quelques heures  et ne rien faire, juste apprécier le moment présent, c’est un luxe et un privilège.
Leura et Katoomba sont les deux principaux villages. Dès les années 1850, c’est là que les Sydneysiders sont venus chercher un peu de fraîcheur en été et échapper à la fournaise de la ville. Testé et approuvé : dans les Blue Mountains, ça caille !

Un arrêt est obligatoire : Echo Point qui surplombe la splendide vallée du Sud des montagnes : un ciel d’un bleu pur et intense, des arbres à perte de vue et une vue imprenable sur les Three Sisters, trois formations rocheuses époustouflantes, comme suspendues dans l’air, symbole des Blue Mountains. La légende veut que trois sœurs aient été changées en rochers par un sorcier afin d’échapper aux avances d’un amant un peu lourdingue. Malheureusement pour les trois sœurs, le sorcier mourut avant d’avoir pu leur rendre leur apparence normale. Ce récit fait partie de la légende des Seven Sisters, Muggadah Dreaming. Ceci ne parle certainement à personne, et je suis en train de travailler sur un post explicatif, mais c’est important de mentionner l’origine de ces légendes. En gros, mais alors vraiment très gros, les aborigènes sont liés spirituellement à leur terre. Leur interprétation du monde qui les entoure se fait par des récits, transmis oralement de génération en génération, qui tournent toujours autour du relief et des caractéristiques géographiques de la terre dont ils sont originaires, et  qui permettent de cimenter les communautés entre elles, d’expliquer leurs origines et leur rôle sur leur territoire. Ces histoires, c’est leur histoire et leur identité et ça l’est depuis plus de 20 000 ans. Il ne s’agit pas d’une mythologie obscure d’un peuple disparu depuis des millénaires, mais de récits qui permettent aux générations aborigènes actuelles de vivre sur la terre de leurs ancêtres, de perpétuer leur mémoire. C’est pour ça qu’il est important de mentionner l’origine des récits, et aussi de rappeler que cette terre a eu des habitants bien avant  1813.
Passé Echo Point, les possibilités de randonnées sont innombrables et honnêtement, c’est de loin le meilleur moyen de découvrir la richesse des forêts qui peuplent ces montagnes. Le « Giant Staircase » (900 marches et trois jours après, les jambes qui en tremblent encore !) vous emmène au cœur de la vallée d’où l’on peut rejoindre différentes étapes mais qui vous emmèneront toutes à la rencontre d’arbres centenaires, de cascades cachées et de vues à couper le souffle. A l’issue d’une randonnée, les cafés de Katoomba offrent tout le Réconfort (avec un grand R) souhaité.


Un peu dur pour les jambes mais génial pour se vider la tête …



  

vendredi 23 mars 2012

Welcome to the Trivia night

Parmi les institutions australiennes méconnues, il en est une insoupçonnée qui réside au cœur de chaque pub de Sydney. Suspens, querelles, doutes, angoisses, guerre des egos, coups de génies, désespoir, rebondissements en série, fous rire et adrénaline… welcome to Trivia night !



La majorité des pubs de Sydney organisent leur propre Trivia night. Devenir un habitué garantit de retrouver d’autres habitués chaque semaine, c’est là que la compétition prend toute son ampleur.
Le principe est simple, le pub est organisé en équipes comportant autant de membres que  l’on souhaite. Un hôte énonce les questions au micro : musique, cinéma, histoire, géographie, sciences et techniques  et sport (c’est bien évidemment dans cette catégorie que je brille le plus ).  A la clé, généralement un crédit au bar (tiens, c’est étonnant !). 
Super conviviale, la compétition débute généralement avant même la première question, lorsque les équipes doivent faire preuve de montagnes d’originalité pour trouver un nom… Mon palmarès :
- « It’s my birthday and I answer if I want to »
- “Rocky Balboa is the man”
- “get out of my seat”
Entre deux phases de questions se déroule généralement une série de “vrai/faux”. Tout le monde met un dollar dans une cagnotte (le collecteur d’argent est généralement le même homme, environ 70 ans et qui a assisté au Trivia toutes les semaines depuis la construction du pub, son équipe est habituellement première ou, un jour de petite forme, deuxième). A l’issue du round de vrai/faux, le gagnant empoche la cagnotte : Mais le génie du Trivia réside véritablement non dans les réponses, mais dans les questions elles-mêmes. Il faut faire preuve d’une originalité et d’une patience rares pour trouver des questions totalement étranges toutes les semaines. Vous pensez être à la hauteur ? OK, échantillon :
- Vous savez, vous, quelle épaisseur a la base du plus grand barrage australien ? (c’est 109 m)
- Comment s’appelle l’ex mari de Kim Kardashian ? (OK, pour celle là les points devraient en fait aller à ceux qui ne SAVENT PAS qui est Kim Kardashian)
- Quel pays a le nombre le plus élevés de frontières avec des pays voisins ? Russie, Chine ou Brésil (c’est Rusie)
Mes préférées sont les questions musicales. C’est là que je mesure chaque semaine l’étendue du canyon culturel qui sépare les australiens des européens  (avec peut-être une étape intermédiaire pour les britanniques).  Alors que nous souhaiterions tellement pouvoir effacer cette blessure douloureuse que représentent les années 80 dans l’histoire de la musique (qui aujourd’hui peut revendiquer haut et fort être fan de Jackie Quartz ? Qui oserait porter le T-shirt Nuit de folie ?), les australiens eux, ils kiffent et ils en redemandent sans cesse ! Les questions musicales du Trivia portent systématiquement sur un groupe des années 80, et systématiquement tout  le pub  s’enflamme sur la réponse …  Et loin de moi l’idée de dénigrer totalement les années 1980, hier j’étais la première à entamer à pleins poumons le refrain de « Total Eclipse of the Heart » , je reste une fan monumentale des Pixies et reconnaît toute la place de Madonna dans la culture pop, mais je me demande pourquoi les gens semblent bloquer sur les Talking Heads, Queen et INXS. 
Bref, convivial, chaleureux et vraiment bon enfant, le Trivia c’est un des instants australiens par excellence.


Dernière chose, mais est-ce vraiment utile de le préciser : la bière y coule à flots.

mercredi 8 février 2012

A day at work in Oz

Les bases de la vie active en Australie sont un peu différentes de celles de l’Europe…

1ère règle : Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt.
Chaque matin, quand le réveil sonne, j’ai une pensée émue pour mes anciens collègues européens. En Australie les journées commencent de bonne heure ! 8h30, tout le monde est opérationnel à son poste. C’est encore un défi quotidien pour moi qui, même physiquement présente au bureau, ai du mal à émerger intellectuellement avant 11heures. C’est encore plus difficile quand, tachant par des efforts herculéens d’avoir les deux yeux ouverts en même temps dans le train qui m’emmène au boulot, je réalise que la moitié des gens sortent non pas de leur lit, mais de la salle de gym, où, fidèles à la tradition australienne qui élève le sport au rang de religion nationale, ils ont débuté leur journée bien avant moi par une heure de sport ...

2ème règle : on ne plaisante pas avec le dress code
Quand on dit « S’habiller corporate », ce n’est pas une figure de style. Le costume pour les hommes et les tailleurs pour les femmes sont de rigueur. Et qui dit tailleur dit talons hauts. Vers huit heures du matin, les rues grouillent de gens sur leur 31, de femmes en tailleur haute couture….en tongues ! La paire de tongues est la réconciliation parfaite entre le sport matinal qui veut que les gens marchent pour aller au travail, et le code vestimentaire qui exige que les femmes soient perchées sur des talons hauts toute la journée. Ajoutons à cela le sac de sport sur le dos, c’est une tenue matinale bien particulière qui circule dans les rues du CBD.

3ème règle : on ne badine pas avec le travail
D’une façon générale, les australiens sont très enthousiastes et énergiques. Au travail, les gens prennent leur boulot au sérieux. Les journées sont intenses et il n’est pas franchement question d’aller surfer sur le net à ses heures perdues. C’est un plaisir de travailler ici (il n’y pas d’ironie ici). Les gens sont motivés, ouverts à toutes les idées et décidés à faire en sorte que les choses marchent vite, et bien. Tout le monde s’appelle par son prénom (y compris le CEO), les conversations téléphoniques sont hyper cordiales et polies (toujours débuter par un « Hi X, how are you ? », ce qui, soyons honnêtes, est bien plus agréable qu’un « oui » hostile suivi d’un long soupir dans lequel on peut déchiffrer « j’ai pas le temps », « qu’est-ce que tu veux encore » ou « mais pourquoi est-ce que j’ai décroché ce téléphone »).

4ème règle : la pause déjeuner, c’est relatif
La plupart des gens apportent leur déjeuner au bureau. Fidèle a l’adoration des australiens pour la nourriture, le dej est souvent composé de crudités, salades, légumes, fruits… C’est pas franchement le steak frites au bistrot du coin (qui personnellement, me manque beaucoup). ET le dej se déroule souvent devant le pc. Et pour ceux qui sortent acheter leur déjeuner, il n’est pas rare de croiser dans l’ascenseur le directeur financier dégoulinant de sueur parce qu’il revient de son jogging ou de la salle de gym avant d’aller à la douche…Pour ceux qui ont loupé la séance aux aurores. Prise d’une crise de mauvaise conscience, j’ai arrêté le dej a l’extérieur et apporte ma nourriture au bureau, pas de sentiment de culpabilité pour ne pas moi aussi aller courir dans le parc !

5ème règle : 17h30 – extinction des feux
Les journées commencent tôt, et se terminent tôt également. La aussi, changement de décor complet. Les costumes et tailleurs se transforment en baskets, short et autres vêtements de sport pour la séance de sport post boulot (pour ceux qui se lèvent tard et préfèrent manger a midi). La relation aux heures supplémentaires est totalement différente de celle qui existe en Europe. Il arrive de rester tard pour terminer quelque chose d’urgent, mais généralement, les heures supplémentaires ne sont pas regardées d’un très bon œil en Australie. Là où les patrons européens croient voir un signe de motivation, de volonté de travailler dur en sacrifiant au boulot des heures perso en soirée, les patrons australiens voient un manque de productivité et une difficulté à gérer son travail : a la base, si on reste après le travail, c’est qu’on n’arrive pas à gérer pour tout faire en temps normal et donc qu’on est lent ou qu’on se laisse déborder.

Bref, les australiens replacent le travail dans le contexte : on y est dévoué, on s’y épanouit, c’est un véritable travail d’équipe, mais on a une vie a côté et l’équilibre entre les deux est sacré. C’est incroyable le nombre de femmes occupant des postes managériaux élevés. Les formules de travail sont aussi étudiées pour :  flexitime, temps partiel, travail de la maison. Toutes ces formules sont très bien vues et encouragées. J’adhère !