Places

1. Watson's Bay


Il y a quelque chose de magique dans le fait de vivre et travailler dans une ville qui en même temps abrite des lieux paradisiaques dignes de vacances sur une île isolée des Caraïbes. Ce qui fait de Sydney une ville si envoûtante c’est définitivement la beauté des plages de la  ville, leur facilité d’accès et leur multitude. Certes tout le monde se marche dessus à Bondi mais ceci reste encore un phénomène inexpliqué pour moi. Il y a des plages partout, il y en a pour tous les goûts. Par exemple, les plages situées du côté océan sont le lieu de prédiction des surfeurs et body boarders. Les plages situées à l’intérieur du port de Sydney ne sont pas moins magnifiques, beaucoup plus calmes niveau vagues et courant, ce qui permet en fait de nager, et surtout beaucoup moins peuplées, ce qui est très reposant quand, habitué à Bondi, Bronte ou Coogee, on passe habituellement son temps dans l’eau à éviter les planches hors de contrôle des surfeurs débutants, les bodys arrivant de toutes les directions portant des gamins qui ne se posent JAMAIS la question de comment s’arrêter ou où aller une fois qu’ils sont sur une vague, ou encore que deux mains ne suffisent pas à s’assurer que l’on porte bien en permanence et au bon endroit les deux pièces de notre maillot de bain. Bref, à l’intérieur du port, on a le temps de faire un vrai break, et de se concentrer sur le bonheur de nager en pleine ville (tout ceci évidemment ne tient pas compte des préoccupations concernant requins, méduses etc …il y a un moment où il faut juste admettre qu’en Australie on est toujours à la merci de la nature).
The Gap
Un de ces endroits absolument fantastiques est Watson’s Bay, tout à la point sud du port de Sydney. L’endroit offre des vues imprenables sur le Gap, l’entrée à proprement parler du Port, qui sépare la pointe sud et la point Nord de celui-ci. Accessoirement, South Head est un lieu de prédilection pour les candidats au suicide, caractéristique immanquable au vu des caméras de surveillance, barrières de sécurité et panneaux affichant des messages d’espoir, des numéros de téléphone à appeler en cas de pulsion suicidaire et  considérations philosophiques sur la lumière toujours présente après une période de doutes dans l’obscurité . Tout ceci rend l’endroit plutôt spectaculaire…
A l'attention des candidats au suicide


C’est là qu’en 1857 le navire Dunbar, transportant 122 personnes, a fait naufrage. Seul James Johnson, membre de l’équipage, a survécu au naufrage (quand je vous dis que l’endroit est impressionnant….).

Côté port se trouve une des plages de Sydney les plus pittoresques : Camp Cove, avec sur la promenade le plus célèbre restaurant de fish and chips, Doyle’s . La plage est le point de départ d’une superbe randonnée sur les falaises de Watson’s Bay , passant par le phare Hornby, contruit après le naufrage du Dunbar et celui, quelques mois plus tard du Catherine Adamson. Un mot encore à propos de James Johnson, le seul survivant du naufrage du Dunbar, parce qu’il a franchement eu une vie incroyable. Visiblement décidé à régler ses comptes avec la mer, il est devenu le gardien du phare de Newcastle, au nord de Sydney, et en 1858 a lui-même sauvé le l’unique survivant d’un autre naufrage, celui du Cawara… 


Mettons à part le côté dramatique de cet endroit paradisiaque (mais c’est un schéma fréquent en Australie. Le soleil, la chaleur, la beauté du pays et les plages font oublier que cette mer et cette terre renferment des secrets sanglants, violents et tragiques, pas si anciens que cela). 


Watson’s bay est aujourd’hui un tranquille village d’anciens pêcheurs (dont le cottages ont été transformés en maisons à 7 chiffres), pittoresque, reposant et avec un charme immanquable. La recette de l’après-midi parfait à Sydney s’y applique et la magie opère automatiquement : fish and chips à la plage, randonnée sur les falaises, et plongeon avant une petite sieste sur la plage ! Mais voilà pourquoi les australiens ont autant la pêche au travail en semaine !







 Le zoo de Taronga

Habituellement, les zoos me dépriment …Particulièrement depuis notre visite à Knut (paix à son âme) suivie de sa mort quelques semaines plus tard. Bref, les zoos ont quelque chose de fondamentalement triste. Tous …sauf le zoo de Taronga à Sydney !

A partir du centre-ville, le zoo est à 10 minutes en ferry (et non je ne me lasse pas de donner des temps de trajet en ferry plutôt qu'en métro...)




Situé sur une colline, c’est un endroit magique, sorti tout droit de Jurassic Park où on dirait que la végétation, pourtant pas franchement rare à Sydney, a crû plus vite et plus fort que partout ailleurs… La  vue sur Sydney est carrément spectaculaire. 



Sur ce point, les girafes sont de loin les habitantes les plus gâtées avec vue directe sur l’Opera House.
Plus de 4 000 créatures habitent à Taronga. Les enclos sont spacieux, propres, en plein air. A l’heure où j’écris ces lignes, les heures les plus chaudes de la vague d’hystérie collective qui a déferlé sur Sydney après la naissance de bébés tigres au zoo sont tout juste derrière nous. Lorsque nous sommes arrivés en Australie, les bébés tigres étaient les stars du pays, de quoi rendre Kylie Minogue verte de jalousie. Arrivée à l’aéroport, le panneau Welcome en 3*2 fait parler les bébés tigres …les chariots à bagages ont tous un panneau faisant parler les chatons, et je m’attendais à voir des employés déguisés nous indiquer la file du taxi, et encore, je suis sûre qu’on les a loupés parce que quelqu’un est venu nous chercher en voiture. Bref, depuis leur naissance, la foule se bouscule au zoo pour aller présenter ses félicitations à la maman et observer les merveilles (et évidemment ils sont trop forts les bébés tigres !).

Le zoo a vu sa part d’événements mémorables. En 2005, 6 ans avant la naissance des stars félines actuelles, le zoo a réussi à créer le premier embryon de rhinocéros noir in vivo. Je sais, ça vous laisse sans voix. Visiblement un endroit favorable à la reproduction d’espèces menacées.

Evidemment ce qui fascine les foules c’est la section dédiée aux animaux du bush australien. A nous les kangourous, koalas, wombats, platypus (en français on dit ornithorynque, mais honnêtement,  quel mot peut rivaliser avec platypus ?), echidnas, mais aussi crocos, serpents et araignées les plus venimeux du monde, ils sont tous là !
Ainsi que le diable de Tasmanie, peinant à survivre à une épidémie de cancer hyper contagieuse qui en quelques années a mis l’espère en voix de disparition. Personne ne sait d’où vient cette épidémie et encore moins comment la guérir. Si rien n’est fait, cet animal iconique pourrait appartenir au passé d’ici huit ans. L’idée est à présent de créer de nouvelles colonies loin des diables « contaminés » et en ça le zoo joue un rôle crucial en essayant d’encourager la reproduction d’éléments non infectés.

Une journée dans le bush australien profond au cœur de Sydney, c’est déjà en soi une expérience mémorable, mais à Taronga, il y a quelque chose dans l’air. C’est cet esprit australien de respect pour la nature qui leur a été « confiée », ces efforts de préservation constants, l’accent incroyable mis sur l’éducation des plus jeunes. Personnellement j’aime entendre que la réponse à la vue d’une araignée qui pourrait aisément me zigouiller en quelques secondes n’est pas de l’écrabouiller mais juste de l’éviter, qu’elle n’est pas là pour me donner des cauchemars et des sueurs froides, mais juste que je me trouve sur son chemin parce que fondamentalement les bois et la forêt c’est son domaine et pas le mien. Je trouve que cet endroit remet tout le monde à sa place. Une leçon pareille dans une des villes les plus modernes du monde, où les bras gauche et droit des habitants s’appellent Iphone et Ipad, c’est honorable je trouve. C’est ce qui pour moi fait de Taronga, à tort ou à raison, un sanctuaire plutôt qu’une prison.




2. Balade de Bondi à Bronte
Est-il encore nécessaire de présenter Bondi ? Sa plage carte postale, ses surfeurs, ses touristes… Au premier abord, c’est un défilé de top modèles et wanna be VIP people. Pour accéder à la plage, il faut habilement zigzaguer entre les joggeurs qui s’y essoufflent nuit et jour, les backpackers qui viennent y puiser quelques minutes de repos entre deux nuits agitées dans les méandres de Sydney et les hordes de touristes qui viennent y immortaliser la culture de la plage des sydneysiders. Pourtant, nulle part ailleurs dans Sydney vous ne trouverez une atmosphère semblable à celle de Bondi. A côté des beautiful people et des touristes vivent les « bondi boys » de la première heure, les surfeurs ayant grandi à Bondi et décidés à ne pas laisser les loyers ridicules les chasser de LEUR plage. Bondi, c’est aussi un quartier où se côtoient de vieilles communautés immigrées juives et d’Europe de l’Est, des australiens purs et durs, des restaurants de toutes nationalités, de vieux pubs sortis tout droit des années 60 et des restos branchés. Ambiance unique… Bondi en soi est un endroit où on gagne à passer du temps, oublier le temps qui passe en regardant les surfeurs et les vagues. Mais c’est aussi le point de départ de ce qui est pour moi la plus spectaculaire la plus dépaysantes des attractions de Sydney.

 Il existe un chemin de rando reliant Bondi aux autres plages de la banlieue (oui je répète : les   plages DE LA BANLIEUE ! Ici dans les tiers-quar, c’est sea, surf and sun) allant jusque Coogie, en gros six kilomètres. Mais la partie la plus impressionnant est celle qui relie Bondi à Bronte, en passant par MacKensie et Tamarama (environ deux kilomètres). 



Un sentier taillé dans la falaise, surplombant directement la mer et longeant les plages. Des vues étourdissantes, les plages et les piscines incorporées dans la mer, les cafés se succèdent. 


C’est le meilleur endroit pour se détendre, se vider la tête, inspirer un grand bol d’air et de se dire qu’en cet instant, on a franchement de la chance.
3.Une journée à Manly


Parmi tout ce qu’il est permis de faire à Sydney, une de mes excursions préférées est celle qui mène à Manly. Tout d’abord parce que, du centre ville, Manly est une « banlieue » à laquelle on accède en prenant le ferry. Un trajet de 30 minutes et on arrive dans un monde totalement différent.


La balade en ferry est en elle-même une superbe excursion : des vues imprenables sur le port, le pont, l’opéra, les bateaux de plaisance…C’est aussi une occasion de se rendre compte de l’importance de la végétation, luxuriante partout  … En approchant de Taronga, puis de Manly, on a l’impression d’arriver sur une île du Pacifique, encore isolée et mystérieuse…évidemment, il faut un peu d’imagination, car les ferries ont tendance à être bien remplis. Sur deux étages. Et l’arrivée à Manly se fait via un pont absolument surpeuplé, avec restaurants, magasins et stands de glace. Peu importe, l’arrivée est magique.

Une fois à Manly, il est possible de partir dans toutes les directions, et partout de s’emplir les yeux de vues magnifiques sur des plages, des criques, le parc national. Il est possible de longer la côte côté port, où un chemin d’environ 10 km sillonne les endroits les plus spectaculaires de Manly, où de longer la côte côté océan, où se trouve l’immense (mais vraiment immense) plage de Manly et, plus loin, ma préférée, la toute petite plage de Shelly Beach. Là, reste à juste à poser serviette, crème solaire (meilleure amie numéro 1 en Australie) et chapeau (meilleur ami numéro 2). Le masque et le tuba sont les outils clés de cette excursion, parce que Shelly Beach, c’est le pays de Némo ! Une fois dans l’eau, pousser un gros soupir de contentement et sourire béatement.




4.Les MUM nights le vendredi soir au WorldBar (http://www.theworldbar.com/)
Introduction aux nuits de Sydney… Le WorldBar est situé dans Kings Cross, le quartier où se côtoient prostituées, dealers, touristes, backpackers et jeunesse branchée. A l’entrée, pas question de refuser les gens parce qu’ils ne portent pas de chaussures avec  15 cm de talons ou de mini- robes de designers dernier cri. Déjà, j’aime.
A l’intérieur, c’est le chaos. La foule, les rastas, les backpackers, les hordes de filles entre copines, les indies, tout le monde est là…et s’amuse ! Le club est sur trois étages. Au rez-de-chaussée se trouvent le bar principal, le DJ « mainstream » et la foule en furie. Ca crie, ça danse, ça boit, et ça boit, et ça boit. Le Wordbar est réputé pour ses cocktails servis dans des théières à partager entre bandes de potes. Aux deuxième et troisième étages se trouvent des salles plus intimistes avec une salle de concert et un bar par étage. La salle du haut est carrément vampiresque, avec des murs peints en rouge foncé, des miroirs aus murs, des rideaux de velours et des lustres en cristal. Là-aussi, j’aime.

Copyrights WorldBar

Bref, ce n’est pas la classe ni les apparences ni le calme et la volupté qui priment au WorldBar. Pour une soirée conviviale entre amis ou des discussions sérieuses, mieux vaut éviter. Mais ce qui est vraiment intéressant, ce sont les vendredi soirs au WorldBar. Le vendredi, c’est MUM night. Le concept est génial, et la musique est bonne. Chaque vendredi, sept groupes débutants sont programmés pour 30 à 45 minutes de concerts chacun, aux trois étages du bar. La programmation couvre musique electro, pop, rock et indie.  Les groupes sont excellents, et la foule enthousiaste. 
Sur la liste des découvertes : the Box Rockets, 1 percussionniste, 1 bassiste et 2 guitaristes, tous ayant moins de 18 ans, aux influences allant de Radiohead à Kaiserchiefs. Pour une idée rapide, cliquer ici.
Le deuxième groupe, vraiment excellent, the Archers, 1 bassiste, 2 guitaristes, 1 percussionniste et 1 clavier, aux accents rappelant the White Lies mais aussi Joy Division. Quel bonheur de profiter de tant de talent live !
Le troisième groupe Polographia est un groupe électro, avec des sons surprenants et légers qui vous transportent instantanément. Quelques extraits ici.


5. Royal Botanic Gardens

Un vrai coin de paradis au cœur du quartier des affaires de Sydney. Cet endroit a été aménagé en 1816 et servait à l’origine de potager à la colonie installée à Sydney. L’endroit doit avoir bien changé depuis… Longeant le port, les jardins s’étendent sur une superficie de 30 hectares et offrent un véritable havre de paix face au tumulte de la ville. Un dimanche ordinaire, on y croise des joggeurs (mais ceux-là on les croise partout, tout le temps), des familles en excursion pique-nique, ce qui est suivi presque systématiquement par une partie de cricket, des siesteurs, des étudiants qui révisent (ou qui se transforment en siesteurs après quelques pages), des couples qui se marient, des touristes…

Les jardins abritent des arbres vieux de plus de deux cents ans, certains étaient là lorsque la colonie s’est implantée à Sydney en 1788. Il est possible d’y visiter une serre tropicale, une serre à palmiers, une roseraie, une véritable mini forêt tropicale, un jardin des plantes rares et menacées. C’est un endroit relaxant et dépaysant, aussi bien pour en apprendre plus sur les plantes que pour se détendre ou faire un peu d’exercice.
L’attraction inattendue et involontaire des jardins est la colonie de chauve-souris, ou plus exactement de flying foxes, qui y habite. La première fois que j’ai visité les Jardins, en 2003, il était déjà question de cette colonie et de son élimination. Je crois qu’il a été question de chasser les chauve-souris des Jardins depuis environ 100 ans. Mais rien n’y fait, les chauve-souris ont décrété que elles aussi, elles aimaient les vues que les jardins offrent sur l’Opera House et le port de Sydney et visiblement, l’atmosphère détendue des Jardins leur fournit le meilleur sommeil… C’est apparemment un vrai problème : les chauve-souris ont déjà dégradé de nombreuses espèces d’arbres en voie de disparition, elles ravagent tout sur leur passage, et les autorités des Jardins essaient tout pour s’en débarrasser (actuellement, on essaie de les chasser en émettant des ultra-sons). Pourtant, elles ont quelque chose d'attachant ces chauve-souris...Le côté exotique sans doute.

En tout cas, une chose est sûre, les Jardins Botaniques, au détour d’une balade autour du port, entre l’Opéra et le centre-ville, resteront pour beaucoup le meilleur souvenir de Sydney ! 


2 commentaires:

  1. Trop cooooooooooooooooool Vaness! Je savais pas que t'avais un blog! Profites à fond ma belle. Xx

    Tof

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  2. Manly rocks! C'est juste un endroit magique, côté baie, comme côté mer. On est bien, chillax :)
    La promenade Bondi, Bronte, un peu deg' de pas l'avoir faite, ça nous apprendra à aller à Sydney avant d'y envoyer le guide :p
    Kings Cross, c'est clair c'est cool. Les voisins Potts Point et Elisabeth Bay sont pas mal non +...
    J'attends la suite des lieux! Jespère y voir The Rocks (pour les restos et bars)et Wooloomooloo (pour le nom) :)
    Manu

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