samedi 19 mai 2012

Pourquoi les Blue Mountains sont-elles bleues?

A deux heures de route de Sydney, changement de décor radical. 1100 mètres d’altitude au point le plus haut et des arbres et des arbres à perte de vue, des couleurs splendides et une sérénité plus que bienvenue : voici les Blue Mountains, home of the Darug, Gundungurra and Wiradjuri people !


 La nature est tellement riche et dense que ces montagnes sont restées une barrière infranchissable jusque 1813, date à laquelle Blaxland, Wentworth et Lawson, des fermiers de Nouvelle Galles du Sud, ont trouvé un passage. C’est dont de façon très originale et mystérieuse que les premières localités  à l’approche des Blue Mountains s’appellent Blaxland, Wentworth….et Lawson !

Spectaculaires, c’est un faible mot pour décrire ces montagnes qui ont mis plus de 250 millions d’années à se former. Il ne faut pas y chercher le relief accidenté et dramatique des grandes cordillères, la richesse des Blue Mountains est ailleurs : les couleurs sont d’une pureté incroyable, et ces arbres …D’ailleurs, pourquoi les Blue Mountains sont-elles Blue ? Les arbres peuplant les vallées des montagnes sont tous des eucalyptus. Leurs feuilles dégagent des vapeurs qui, au contact de l’air, donnent à la vallée une couleur d’un bleu très intense.

Témoins des phenomènes géologiques à l’œuvre dans la formation des Blue Mountains, les grottes de Jenolan offrent un spectacle naturel à couper le souffle. Les mouvements géologiques ainsi que les agglomérations calcaires provoquées par les infiltrations d’eau donnent des sculptures souterraines fantastiques, dont la beauté n’est égalée que par leur fragilité. Neuf grottes sont ouvertes au public, mais il existe plus de 300 salles souterraines, dont la physionomie change avec la moindre nuance dans l’éclairage.



Des villages « cartes postales » s’enchainent et se suivent, où les maisons datent de villégiature datant du début du 20ème siècle côtoient magasins de chocolat ; restaurants avec cheminée et cafés confortables et accueillants où passer quelques heures tranquilles.  C’est incroyable comme ici, à quelques heures seulement de Sydney, le temps s’arrête et il n’est plus nécessaire de courir nulle part. Ici tout devient facile, serein et appréciable. Car face  l’agitation permanente de Sydney, où tout le monde court tout le temps et doit toujours « aller quelque part », se poser pendant quelques heures  et ne rien faire, juste apprécier le moment présent, c’est un luxe et un privilège.
Leura et Katoomba sont les deux principaux villages. Dès les années 1850, c’est là que les Sydneysiders sont venus chercher un peu de fraîcheur en été et échapper à la fournaise de la ville. Testé et approuvé : dans les Blue Mountains, ça caille !

Un arrêt est obligatoire : Echo Point qui surplombe la splendide vallée du Sud des montagnes : un ciel d’un bleu pur et intense, des arbres à perte de vue et une vue imprenable sur les Three Sisters, trois formations rocheuses époustouflantes, comme suspendues dans l’air, symbole des Blue Mountains. La légende veut que trois sœurs aient été changées en rochers par un sorcier afin d’échapper aux avances d’un amant un peu lourdingue. Malheureusement pour les trois sœurs, le sorcier mourut avant d’avoir pu leur rendre leur apparence normale. Ce récit fait partie de la légende des Seven Sisters, Muggadah Dreaming. Ceci ne parle certainement à personne, et je suis en train de travailler sur un post explicatif, mais c’est important de mentionner l’origine de ces légendes. En gros, mais alors vraiment très gros, les aborigènes sont liés spirituellement à leur terre. Leur interprétation du monde qui les entoure se fait par des récits, transmis oralement de génération en génération, qui tournent toujours autour du relief et des caractéristiques géographiques de la terre dont ils sont originaires, et  qui permettent de cimenter les communautés entre elles, d’expliquer leurs origines et leur rôle sur leur territoire. Ces histoires, c’est leur histoire et leur identité et ça l’est depuis plus de 20 000 ans. Il ne s’agit pas d’une mythologie obscure d’un peuple disparu depuis des millénaires, mais de récits qui permettent aux générations aborigènes actuelles de vivre sur la terre de leurs ancêtres, de perpétuer leur mémoire. C’est pour ça qu’il est important de mentionner l’origine des récits, et aussi de rappeler que cette terre a eu des habitants bien avant  1813.
Passé Echo Point, les possibilités de randonnées sont innombrables et honnêtement, c’est de loin le meilleur moyen de découvrir la richesse des forêts qui peuplent ces montagnes. Le « Giant Staircase » (900 marches et trois jours après, les jambes qui en tremblent encore !) vous emmène au cœur de la vallée d’où l’on peut rejoindre différentes étapes mais qui vous emmèneront toutes à la rencontre d’arbres centenaires, de cascades cachées et de vues à couper le souffle. A l’issue d’une randonnée, les cafés de Katoomba offrent tout le Réconfort (avec un grand R) souhaité.


Un peu dur pour les jambes mais génial pour se vider la tête …