Pourquoi les Blue Mountains sont-elles bleues?
A deux heures de
route de Sydney, changement de décor radical. 1100 mètres d’altitude au point
le plus haut et des arbres et des arbres à perte de vue, des couleurs
splendides et une sérénité plus que bienvenue : voici les Blue Mountains,
home of the Darug, Gundungurra and Wiradjuri people !
La nature est tellement riche et dense que ces
montagnes sont restées une barrière infranchissable jusque 1813, date à
laquelle Blaxland, Wentworth et Lawson, des fermiers de Nouvelle Galles du Sud,
ont trouvé un passage. C’est dont de façon très originale et mystérieuse que
les premières localités à l’approche des
Blue Mountains s’appellent Blaxland, Wentworth….et Lawson !
Spectaculaires, c’est
un faible mot pour décrire ces montagnes qui ont mis plus de 250 millions d’années
à se former. Il ne faut pas y chercher le relief accidenté et dramatique des grandes
cordillères, la richesse des Blue Mountains est ailleurs : les couleurs
sont d’une pureté incroyable, et ces arbres …D’ailleurs, pourquoi les Blue
Mountains sont-elles Blue ? Les arbres peuplant les vallées des montagnes
sont tous des eucalyptus. Leurs feuilles dégagent des vapeurs qui, au contact
de l’air, donnent à la vallée une couleur d’un bleu très intense.
Témoins des
phenomènes géologiques à l’œuvre dans la formation des Blue Mountains, les
grottes de Jenolan offrent un spectacle naturel à couper le souffle. Les
mouvements géologiques ainsi que les agglomérations calcaires provoquées par
les infiltrations d’eau donnent des sculptures souterraines fantastiques, dont
la beauté n’est égalée que par leur fragilité. Neuf grottes sont ouvertes au
public, mais il existe plus de 300 salles souterraines, dont la physionomie
change avec la moindre nuance dans l’éclairage.
Des villages « cartes
postales » s’enchainent et se suivent, où les maisons datent de
villégiature datant du début du 20ème siècle côtoient magasins de
chocolat ; restaurants avec cheminée et cafés confortables et accueillants
où passer quelques heures tranquilles. C’est
incroyable comme ici, à quelques heures seulement de Sydney, le temps s’arrête
et il n’est plus nécessaire de courir nulle part. Ici tout devient facile,
serein et appréciable. Car face l’agitation
permanente de Sydney, où tout le monde court tout le temps et doit toujours « aller
quelque part », se poser pendant quelques heures et ne rien faire, juste apprécier le moment
présent, c’est un luxe et un privilège.
Leura et Katoomba
sont les deux principaux villages. Dès les années 1850, c’est là que les
Sydneysiders sont venus chercher un peu de fraîcheur en été et échapper à la
fournaise de la ville. Testé et approuvé : dans les Blue Mountains, ça
caille !
Un arrêt est
obligatoire : Echo Point qui surplombe la splendide vallée du Sud des
montagnes : un ciel d’un bleu pur et intense, des arbres à perte de vue et
une vue imprenable sur les Three Sisters, trois formations rocheuses
époustouflantes, comme suspendues dans l’air, symbole des Blue Mountains. La
légende veut que trois sœurs aient été changées en rochers par un sorcier afin
d’échapper aux avances d’un amant un peu lourdingue. Malheureusement pour les
trois sœurs, le sorcier mourut avant d’avoir pu leur rendre leur apparence
normale. Ce récit fait partie de la légende des Seven Sisters, Muggadah
Dreaming. Ceci ne parle certainement à personne, et je suis en train de
travailler sur un post explicatif, mais c’est important de mentionner l’origine
de ces légendes. En gros, mais alors vraiment très gros, les aborigènes sont
liés spirituellement à leur terre. Leur interprétation du monde qui les entoure
se fait par des récits, transmis oralement de génération en génération, qui
tournent toujours autour du relief et des caractéristiques géographiques de la terre
dont ils sont originaires, et qui permettent
de cimenter les communautés entre elles, d’expliquer leurs origines et leur
rôle sur leur territoire. Ces histoires, c’est leur histoire et leur identité
et ça l’est depuis plus de 20 000 ans. Il ne s’agit pas d’une mythologie
obscure d’un peuple disparu depuis des millénaires, mais de récits qui
permettent aux générations aborigènes actuelles de vivre sur la terre de leurs
ancêtres, de perpétuer leur mémoire. C’est pour ça qu’il est important de
mentionner l’origine des récits, et aussi de rappeler que cette terre a eu des
habitants bien avant 1813.
Passé Echo Point,
les possibilités de randonnées sont innombrables et honnêtement, c’est de loin
le meilleur moyen de découvrir la richesse des forêts qui peuplent ces
montagnes. Le « Giant Staircase » (900 marches et trois jours après,
les jambes qui en tremblent encore !) vous emmène au cœur de la vallée d’où
l’on peut rejoindre différentes étapes mais qui vous emmèneront toutes à la
rencontre d’arbres centenaires, de cascades cachées et de vues à couper le
souffle. A l’issue d’une randonnée, les cafés de Katoomba offrent tout le
Réconfort (avec un grand R) souhaité.
Un peu dur pour
les jambes mais génial pour se vider la tête …