Sydney by night

Alors, quelques précisions avant d’entamer cet article … Pour le  moment il ne s’agit pas vraiment de la scène alternative de Sydney !
Pour être tout-à-fait honnête, ma technique de screening des endroits où aller est plutôt basique : Lonely Planet / Time out que me conseillez-vous cette semaine ?

1. Name this Bar


Oui c’est le nom du bar. A court d’inspiration au moment de l’ouverture, les gérants ont organisé une compétition  pour trouver le meilleur nom pour ce bar un peu grungy, situé sur Oxford Street …et la compétition est ouverte depuis des années...
Personnellement, en toute modestie et de façon originale, je trouve que ce bar devrait s’appeler Vanessa J Sérieux cet endroit c’est juste le Bar que j’aurais voulu ouvrir dans mon autre vie … 
Premier point, la clientèle : pas de paillettes, pas de talons de 20 cm, des discussions qui restent dans un créneau sonore tolérable, et ambiance bon enfant. L’endroit, un peu grungy, pour la seconde fois, c’est le meilleur moyen de le décrire. Des tables et des canapés complètement dépareillés, éclairage insuffisant, et trésor pour Van’S, un mur entier dédié aux clients qui peuvent dessiner, peindre ou écrire ce qui leur passe par la tête.
Mais le trésor caché de cet endroit, on l’a découvert totalement par hasard, alors que nous cherchions un bar tranquille pour boire un dernier verre, histoire de faire passer le burger : Le « Name this bar », c’est le champ des Art Battles. 
Le concept est simple : pour permettre aux jeunes artistes de se faire connaître, autrement qu’en exposant dans des Galeries qui coûtent une fortune que bien sûr ils ne peuvent se payer en début de carrière, la soirée entière est dédiée à un duel entre deux artistes peintres ou dessinateurs. Deux toiles gigantesques sont tendues sur le mur principal et les deux prétendants au titre ont deux heures pour décider le jury (composé magistralement de la clientèle du bar), le critère de décision étant l’indiscutable applaudimètre. Et pendant que nos yeux admirent la technique produisant un chef d’œuvre à partir du néant, nos oreilles se régalent d’un DJ live, lui aussi cherchant à établir une réputation. Du coup, la musique est fondamentalement bonne, je ne pensais plus que ça existait mais il scratche même avec de vrais Vinyls et le mixage est juste fluide.  Mon benchmark c’est qu’on a réussi à passer une soirée en échappant aux années 80 et ici, c’est une affirmation plutôt forte J Au final, le gagnant empoche la modique somme de 1,000 dollars.


Un endroit bien différent de ce qu’on rencontre habituellement sur Oxford Street et une ambiance qu’on a envie de ramener chez soi à la fin de la soirée .

2. Beresford


C’est ainsi que j’ai découvert le Beresford sous deux lumières différentes. La première a été simple et plutôt radicale : samedi soir, 22 heures « Tiens si on allait boire un verre au Beresford, j’en ai beaucoup entendu parler ». Arrivés sur place, 20 ans de moyenne d’âge, 150 personnes costumées en Prada sur le trottoir attendant de rentrer, beaucoup de paillettes, beaucoup de faux-ongles, de faux bronzage, des Iphones dans tous les sens…a ce moment là j’ai vraiment, mais alors vraiment envie de dire « not my scene » ??!!  Ca me démange mais je me tais, par orgueil, ça serait briser la première promesse que je me suis faite : pas de jugement hâtif, c’est la découverte, rester ouverte à tout bla bla bla. Question rapide au videur sur le temps d’attente : 50 minutes à une heure. Verdict sans appel : fuyons, fuyons, fuyons !

Cette expérience malheureuse nous aura néanmoins permis de découvrir le Victoria Room mais ça c’est une autre histoire.

Changement de décor : Vendredi soir, question stratégique au travail : où allons nous fêter la fin de semaine ?  Lorsqu’un consensus se dessine sur le Beresford , je sors le plus gros sourire hypocrite dont je sois capable, ma voix grimpe de trois octaves et je m’entends dire « Great, I love this place ! » (oui par moments mon désir d’intégration empiète largement sur mon intégrité, c’est un fait établi maintenant).

Bref, nous allons au Beresford.


Et là je découvre un endroit totalement différent : 25/35 ans de moyenne d’âge, plutôt relax, staff au bar super sympa et disponible pour une discussion existentialiste sur le meilleur cocktail du jour, l’endroit est splendide, avec un bar en verre magnifique, des plafonds hauts, une salle aérée et un ensemble plutôt art déco, une terrasse stylée avec des plantes vertes partout. Menus de cocktails et vins chers mais abordables. 




A l’étage, oh bonheur, une salle superbe avec des groupes live et entre chaque groupe un DJ qui fait l’impasse sur les années 80 (oui, ici, c’est une prise de position très forte).



Au final, une méga soirée, idéale pour un groupe, des discussions, des chorégraphies soignées et des fous rires garantis, un bon esprit général, bref une véritable célébration du week end qui débute, et quelques règles pour ce blog et les endroits dont je parlerai à l’avenir.

Règle numéro un : choisir son jour. Ces endroits bien en vue, dont la pub est faite dans les guides touristiques, ont tendance à être fréquentés le week end par…ben, des touristes. Des backpackers venus en groupe pour faire une grosse fiesta et parler pendant des heures le lendemain de cette cuite monumentale qu’ils se sont prises ensemble. Honnêtement rien de mal à cela mais le vendredi, la scène est un peu plus relax, l’amusement moins forcé et les gens moins bruyants (ce qui est une bénédiction quand, pour des raisons de barrière linguistique, on ne comprend déjà qu’un mot sur deux en temps normal).

Règle numéro deux : ne pas écrire de blog acerbe sur un endroit avant d’y être allée au moins deux fois, dans des circonstances différentes (companie, jour, humeur et avec quelque temps d’écart). 



3. Le Victoria  Room


Un de mes endroits préférés , en plein milieu du quartier touristique de Kings Cross, là où bars trash cotoient kebab shops et Mac Do … En plein milieu du chaos ambiant , pas toujours hyper classe surtout après 23  heures minuit (heure à laquelle les robes ultra courtes arrivées à grand renfort de talons de 15 cm commencent à tituber et pour certaines doivent déjà faire un petit somme sur le trottoir), le Victoria Room est comme un oasis sorti d’un autre temps et d’un autre lieu.


Le décor est celui de l’Inde coloniale, partout des canapés vieux jeu (oh mais tellement confortables) sont près à vous accueillir. L’ambiance est relax, on peut y venir en petit comité voire en duo, passer un super moment à siroter en admirant le décor. Le staff (toujours élément capital pour moi) est disponible et nous parlons de gens qui aiment leurs cocktails... Le menu garantit à lui seul un bon quart d’heure d’évasion à sa lecture, mais à chaque fois le bonheur c’est de demander au bar staff ce qu’ils conseillent. S’en suit une discussion lunaire sur notre humeur du jour, nos plans pour la soirée, le type d’alcool qu’on boit habituellement, la température dehors …quelques mouvements de shaker, pluie de  menthe ou basilique ; jonglage de citron, orange et olives et HOP : un cocktail monumental  vous sourit. Je n’ai jamais été déçue, je n’ai jamais réussi à deviner ce qu’il y avait exactement dans mon cocktail et j’ai toujours terminé avec un sourire gigantesque sur le visage !


Honnêtement c’est un endroit très cher, on y retrouve encore beaucoup de l’atmosphère « l’endroit pour voir et être vu » mais il y a une atmosphère bien particulière, unique et authentique. On a vraiment l’impression d’avoir été transporté dans un autre endroit à une autre époque.  On peut aisément avoir une conversation sans faire monter les décibels à des niveaux ridicules, la pièce est hyper confortable, accueillante et conviviale. Facile d’y passer une soirée en couple tranquille ou de rencontrer d’autres personnes, avant de poursuivre la soirée autre part. Euh .. attention au choc en sortant du Victoria Room dans les rues de Kings Cross. Pendant qu’on sirote tranquillement son cocktail à 30 dollars, à l’extérieur, robes à paillettes et talons compensés ont continué à boire leurs bières et shots de téquila, généralement le niveau sonore a été multiplié par cinq, la richesse du vocabulaire a pris un vieux coup et fait mal aux oreilles et les siestes sur le trottoir se sont généralisées!

4. The little guy


Changement de décor radical pour ce bar de Glebe. Glebe est dans le "Inner West" de Sydney. Loin de la plage, l'ambiance et les looks sont très différents. Ici, le style "soigneusement négligé" est de rigueur. Les quartiers de l'Ouest de Sydney tels Glebe, Newtown et Balmain ont la réputation d'être plus "européens" que le reste de Sydney. Ce sont des endroits géniaux pour aller passer une soirée à aller de bar en bar, avec des potes, et il est habituellement possible d'y avoir une conversation, par opposition aux usines qu'on trouve du côté de Bondi où les décibels atteignent des niveaux records vers 19h30! Les rues sont remplies de restaurants bon marché, thaï, indonésiens, malaysiens, pizzérias, polonais, russes - you name it. Et les bars y sont accueillants et un peu plus relax qu'ailleurs. 


The Little guy est un bar pratiquement impossible à trouver tellement l'entrée est petite et discrète; juste en face du marché de Glebe. Ce qui guide, c'est l'incroyable odeur de pop corn qui s'en échappe. Avec chaque conso, le pop corn est offert - et après quelques verres, c'est effectivement un moyen efficace de se racheter! Bon ben si on ajoute la carte de boissons abordable, des vrais verres à pinte et une playlist qui inclut Sinatra et Roy Orbison, la combinaison cartonne pour moi!



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