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Top 10 Ozzie movies



1. The Hunter (Daniel Nettheim) – 2011




Daniel est envoyé par une entreprise biotechnologique chercher des preuves de l’existence du tigre de Tasmanie, une espèce réputée disparue depuis des décennies. Il est hébergé par Lucy Armstrong, qui vit avec ses deux enfants Sass et Bike. Mais lorsque Daniel arrive, Lucy est sous puissants sédatifs, son mari ayant disparu dans les montagnes de Tasmanie depuis deux semaines, les enfants sont livrés à eux-mêmes. Daniel, officiellement en voyage d’étude des diables de Tasmanie, arrive dans une communauté déchirée entre écologistes cherchant à protéger les arbres, et les employés du secteur sylvicole, privé d’emploi par un mémorandum sur la protection des arbres de Tasmanie. Il est soupçonné par les deux parties, et doit compter avec l’hostilité non déclarée de Jack, le voisin qui veille sur la famine de Lucy et lui apporte ces sédatifs qui l’assomment à longueur de journée. Seul et isolé dans les montagnes à traquer un animal supposé disparu, alors que les paysages sauvages de Tasmanie se déroule sous ses yeux, Daniel réalise que les enjeux de sa mission sont bien plus importants qu’il ne pensait et que l’issue de sa quête est cruciale pour l’humanité.

Trois raisons d’aller voir ce film (en PLUS du fait que Drazic fasse partie du casting évidemment ! un jour il faudra vraiment que je me penche sur ce phénomène Hartley en France alors que plus personne ne se souvient de cette série en australie, mais là n'est pas mon sujet aujourd'hui) :

  1. La photographie est magnifique. Les paysages de Tasmanie, tellement à l’opposé de l’image des plages ensoleillées que l’on se fait habituellement de l’Australie, sont captivants. Ce film montre un homme, petit et fragile, face à une nature encore non domestiquée, secrète et mystérieuse.
  2.  Honnêtement, et n’ayons pas peur des mots, je ne pense qu’aucun acteur sur terre autre que Willem Dafoe n’aurait pu rendre un film de deux heures, sur une obscure espèce animale au fin fond d’un coin non moins obscur de l’Australie, aussi fascinant. Mais c’est ce qu’il fait. Pour moi, cet acteur reste LE visage de Platoon, cette ombre de mort dans la jungle vietnamienne. Cette fois-ci il incarne à merveille l’être sur lequel pèsent les enjeux de l’homme et de la civilisation face à la nature. Son visage se marie presque avec la nature environnante.
  3. La question sous-jacente au film reste d’actualité. Certes, nous nous battons pour la sauvegarde des espèces en voie de disparition. C’est indiscutable. Notre civilisation et notre mode de vie ont fait que nous avons un impact terrible sur des espèces vivant à l’autre bout de la terre. Mais que se passe-t-il quand la sauvegarde d’une espèce pourrait à son tour être instrumentalisée par nos technologies modernes et menacer notre survie ?

2. The year my voice broke (John Duigan) - 1987



1962 dans un village perdu au milieu de la Nouvelle Galles du Sud.
Danny est un ado pas forcément mal dans sa peau, mais étrange, impopulaire et solitaire. Sa seule amie est Freya, dont il est amoureux à la limite de l’obsession et qu’il n’hésite pas à espionner régulièrement. Elle aussi est en proie à la moquerie et aux ragots constants du fait de son adoption lorsqu’elle était bébé. Mais elle est attirée par Trévor, un joueur de rugby caricatural, dépourvu de finesse et un peu lourd. Celui-ci est envoyé en centre de correction juvénile après avoir volé une voiture, ce qui donne à Danny une opportunité d’essayer de conquérir le cœur de Freya. Malheureusement, celle-ci lui annonce qu’elle est enceinte et qu’elle veut garder l’enfant. Elle repousse l’offre de Danny de l’épouser. Depuis quelques temps, les deux adolescents sont fascinés par une maison abandonnée, dans laquelle ils sentent la présence d’un fantôme. A sa mort, un ami commun donne à Freya un médaillon sur lequel sont gravées les initiales SEA.
Décidé à creuser l’histoire de son amie, Danny commence à poser des questions sur le passé du village, et sur une tombe isolée portant les mêmes initiales que le médaillon donné à Freya. Sa découverte lève le voile sur le passé de Freya, alors  que Trévor, échappé du centre de détention, meurt dans une confrontation avec la police et que Freya disparaît. Seul Danny, dévoué et ayant avec son amie une connexion quasi télépathique, peut lui être d’un quelconque secours et l’aider à échapper à ce qui semble être une répétition du passé.

Trois raisons majeures de se plonger dans cette histoire, même si vous êtes allergiques aux intrigues adolescentes, aussi tragiques qu’elles soient :
1. Des paysages magnifiques, secs, déserts, et qui s’étendent à perte de vue, une illustration parfaite de « l’outback » australien et de ses rudes conditions de vie. Bien loin des images de la plage et du surf qu’on associe immédiatement à l’Australie. La rudesse des paysages se reflète dans la mentalité et l’attitude des habitants de ce village de rase campagne.
 2.  La bande son excellente, qui donne au film son atmosphère unique et l’éloigne radicalement d’une ambiance « Dawson », particulièrement l’utilisation qui est faite de the Lark ascending de Ralph Vaughan Williams
3. Le jeu des acteurs, tellement naturel. Noah Taylor génial en rejeté fantasque et Loene Carmen en ado qui a grandi trop vite, victime d’un schéma reproducteur mais décidée à en sortir.

3.Rabbit-Proof fence (Philipp Noye) - 2002


Pour tous ceux qui pensent encore que Australia  de Baz Luhrmann était un bon film, rembobinez, effacez, et plongez-vous dans l’histoire de Molly, Daisy et Gracie, les héroïnes de Rabbit-Proof Fence. Leur histoire ne vous quittera plus. D’autant plus qu’elle est réelle. Les protagonistes en témoignent à la fin du récit.
Le film se déroule dans les années 1930 dans le village isolé de Jingalong, en territoire aborigène. Molly, Daisy et Gracie y vivent au rythme de la nature avec leurs mères et les habitants du village. Elles sont enlevées à leur communauté par les autorités australiennes dans une scène brutale et sans complaisance, pour être placées dans un centre d’éducation pour jeunes filles aborigènes dans la région de la Rivière Moore, à 1200 miles (2400 km) de leur village. Là, des dizaines de jeunes filles, dont la moyenne d’âge va de quelques mois à 17/18 ans, sont lavées, habillées de façon occidentale et « éduquées » pour devenir des servantes dans les foyers blancs. On leur désapprend leur langage maternel pour leur enseigner l’anglais. Elles ne reverront plus jamais le village de leurs origines. 
Molly, l’ainée des trois enfants, si elle ne comprend pas forcément les enjeux de ce qui se déroule sous ses yeux, sait qu’elles doivent s’échapper, et retrouver leur foyer. Elle organise leur fuite, cherche à brouiller les pistes pour que le « tracker », un homme pourtant aborigène lui-aussi, et mettant ses services de pisteur de chasse au service des autorités pour retrouver les fuyards, ne puisse les retrouver. Les fillettes s’engagent alors dans une course de neuf semaines, afin de re parcourir les 1200 miles qui les séparent de leurs mères et de leur foyer.  Elles vont suivre la « rabbit proof fence», une haie grillagée traversant le pays du Nord au Sud pour empêcher les espèces parasites d’endommager les cultures.


L’histoire des trois fillettes aborde un sujet qui est toujours douloureux pour les australiens, celle de la génération volée (« stolen generation »). De 1869 à 1970 (oui 1970, c’est-à-dire hier), des enfants aborigènes ont été tout bonnement kidnappés et enlevés de leurs communautés pour être placés dans des centres d’ « éducation » blancs, le plus souvent des missions religieuses. La philosophie derrière cette politique est exposée dans le film par le « protecteur en chef des aborigènes » Neville, pour qui les aborigènes doivent être « protégés d’eux-mêmes » étant donné les conditions misérables dans lesquelles ils vivent. Derrière cette politique sont clairement affichées des préoccupations de pureté raciale. Dans le cas de Molly, Gracie et Daisy, les trois fillettes sont des « half-castes », c’est-à-dire nées d’un parent blanc et d’un parent aborigène.


Le film est magnifique, les paysages de l’outback époustouflants. La musique, composée par Peter Gabriel, se marie à merveille avec la rudesse de la nature environnante. L’histoire, tirée d’une autobiographie d’une auteure aborigène, est poignante et, abordée à travers les yeux d’une enfant, est un jugement sans appel sur cette page noire de l’histoire australienne, dont les effets sont encore omniprésents dans la société actuelle. Mais ce qui fait de ce film une expérience unique est le jeu des trois magnifiques fillettes aborigènes, criant de vérité, et dont les yeux reflètent en permanence un mélange d’innocence et de dureté, les yeux d’une génération entière volée.


4. Samson and Delilah (Warwick Thornton) - 2009


Samson et Delilah vivent dans la même communauté aborigène, isolée au milieu du Désert central d’Australie. Samson vit seul dans une maison abandonnée, et sniffe de l’essence à longueur de journée. Quand il ne sniffe pas, il suit Delilah, inlassablement, sans un mot, sans passion, sans but. Delilah vit avec sa grand-mère malade dont elle prend soin, et avec laquelle elle réalise des peintures aborigènes, vendues pour une misère à un propriétaire de galerie. Lorsque Samson, abruti par la drogue, assomme son frère d’un coup de barre en métal, les représailles sont violentes. En même temps, alors que la grand-mère de Delilah ne se réveille pas, cette dernière est battue presque à mort par les anciennes de la communauté qui l’accusent d’avoir laissé mourir sa grand-mère. Samson emmène alors une Delilah inconsciente dans la voiture de la communauté et s’enfuit avec elle à Alice Springs. Là ils habitent sous un pont. Samson sniffe de plus en plus, tellement qu’il ne réagit pas quand Delilah est enlevée par un groupe de jeunes en voiture. Elle réapparaît quelques jours plus tard, couverte de bleus et défigurée. Elle se met à sniffer elle-aussi. Ils errent dans la ville, sans occupation, perdus, en proie à l’anonymat et l’impassibilité des gens. Delilah est renversée par une voiture. Samson, encore une fois défoncé, ne se rend même pas compte. Il la croit morte et s’enfonce dans une spirale de drogue et inconscience sans fin. Au bout d’un moment (jours ? semaines ? mois ?), Delilah revient accompagnée du frère de Samson, le récupère dans un état cadavérique et l’emmène avec lui dans une maison isolée au fin fond du désert pour le désintoxiquer.

Ce film est très puissant, pour plusieurs raisons, mais avant tout pour la tristesse et la violence de son histoire, dont les héros n’ont pas plus de 15 ans. Les deux acteurs sont fabuleux. C’est leur premier rôle à tous deux. Ils ont tous deux vécu dans des communautés aborigènes, et je pense que c’est toujours le cas pour Rowan MacNamara (Samson).
Quand on pense que cela ne peut pas aller plus mal dans le film, et ben ça empire ! Verdict sans appel sur la condition aborigène en Australie, de nos jours, à l’écart des regards et des conversations. Ce film est aussi puissant parce qu’il montre les horreurs vécues par un peuple à travers le regard d’enfants, qui accessoirement ne parlent pas. Tout est donc vécu comme un choc, rien ne prépare le spectateur à ce qui va se passer, rien ne permet d’intellectualiser et de diminuer le choc après.  On y voit la condition misérable des communautés isolées, mais aussi celle des individus déplacés dans les villes, loin de leur territoire et perdus dans une vie qui ne leur correspond en rien. On retrouve tout au long du film les éléments de la tragédie de tout un peuple : l’alcoolisme et la drogue chez les aborigènes vivant dans les villes, les peintures achetées une misère et vendues une fortune sans que l’auteur n’en perçoive rien, les infrastructures de santé inexistantes dans les communautés, la violence du groupe sur l’individu. Très beau film duquel on ne peut sortir le cœur léger.


5. Lantana (Ray Andrews) - 2001



Un superbe film sur la confiance, et jusqu’où ceux qu’on aime peuvent nous blesser. Le couple dans tous ses états ! C’est aussi un véritable chef d’œuvre dans sa composition. Nous suivons plusieurs personnages qui ont tous en commun d’être liés les uns aux autres sans le savoir. Leon Zat est détective. Perdu dans son couple, il trompe sa femme Sonja avec Jane, rencontrée au cours de tango où lui et Sonja sont élèves. Sonja de son côté confie ses doutes à sa psycho-thérapeute Valerie, alors que les confidences des patients de cette-dernière la renvoient à la dérive de son propre couple. Elle et son mari ne parviennent pas à surmonter la mort de leur fille de 11 ans, assassinée. Enfermé chacun dans son deuil, ils ne communiquent plus. Un soir, Valerie tombe en panne de voiture, appelle son mari pour le prévenir et lui dire qu’ils doivent discuter en rentrant, qu’elle l’aime, et qu’une voiture arrive et pourra sans doute l’aider. Elle ne rentrera pas. Le même soir, Jane qui espionne ses voisins, un jeune couple amoureux et heureux (le seul couple fonctionnel du film), aperçoit le mari rentrer très tard et jeter une chaussure de femme dans les mangroves. Elle prévient la police, c’est Léon, son amant, qui est en charge. Celui-ci a avoué à sa femme qu’il la trompait. Très vite le jeune mari est inculpé, seule sa femme, sur ses affirmations, le croit innocent. Quelque part, de l’issue de cette enquête dépend l’avenir des couples en scène dans Lantana. Ce film pose les bonnes questions de la bonne façon, et est aidé par un casting sans faute et percutant.

6. 10 canoes ( de Heer & Peter Djigirr) - 2006


Ce film est le premier film jamais réalisé entièrement en langage aborigène. Il se déroule dans le territoire d’Arnhem, dans le Nord du pays, en pays aborigène . Pour pénétrer dans certaines zones, il est nécessaire de demander un visa. Et certaines zones ne sont simplement pas accessibles aux populations non aborigènes. Là se trouvent des cultures millénaires, qui n’ont pas ou peu changé depuis la nuit des temps. Les aborigènes vivent encore selon les légendes qui leur ont été transmises de génération en génération depuis aussi longtemps que la vie est apparue sur cette terre. Ce qui fait de ce territoire un endroit fascinant, mystérieux. Un décor parfait pour l’histoire racontée dans 10 Canoes. L’histoire se déroule à une époque où les populations blanches n’ont même pas encore atteint l’Asutralie. Dix hommes parcourent les marais de la Terre d’Arnhem à bord de leurs canoes, a la recherche de nourriture pour leur clan. Le plus jeune d’entre eux, Dayindi, convoite la plus jeune femme de son frère aîné Minygululu. Celui-ci entreprend de raconter à son cadet l’histoire, située dans des temps encore antérieurs au temps présent, du guerrier Ridjimiraril, ayant trois épouses et dont le frère cadet convoitait lui aussi la plus jeune épouse. Lorsque sa deuxième épouse disparaît, Ridjimiraril est convaincu que c’est un étranger de passage qui l’a enlevée. Il tue par erreur un membre d’une tribu voisine, pensant qu’il s’agit du ravisseur de son épouse. Afin d’éviter la guerre ouverte avec cette tribu, la loi réclame que Ridjimiraril soit tué par un membre de la tribu de la victime. Ce qui laisserait la voie libre à son jeune frère pour prendre sa place auprès de sa jeune épouse. Mais à la mort de Ridjimiraril, c’est trois, et non pas une seule, épouses que son frère doit prendre en charge, ce qui rend sa vie bien plus compliquée que ce qu’il avait envisagé.
Ce film est hyper original, dans l’usage qui est fait de la couleur (noir et blanc pour les scènes contemporaines, couleur pour les scènes du passé), par l’importance du récit dans le récit, les thèmes abordés telle la place de la sorcellerie, l’importance, parfois étouffante, du clan et de la tribu. Ce n’est certainement pas un film conventionnel,  très déroutant pour le spectateur totalement habitué aux modes de narration plus classiques, linéaires et suivant une structure « description du gentil/arrivée du méchant/catastrophe ou affrontement spectaculaire et dénouement en 10  minutes ». Il s’agit d’une tranche de vie dans une tribu aborigène, traitée avec beaucoup d’humour et avec un  but simple : présenter une histoire, un récit d’une autre façon. La narration est faite par David Gulpilil, père de Jamie Gulpilil qui incarne Dayindi, et visage inoubliable du traqueur dans Rabbit-Proof Fence.
Et enfin, une petite note d’exotisme. Le Territoire du Nord, c’est la zone des serpents, des crocodiles. Ce sont des milliers de kilomètres de marais et de forêts tropicales. Durant toute la durée de réalisation du film,  personnes étaient employées à temps plein pour surveiller les marais et s’assurer qu’aucun crocodile ne s’approchait un peu trop près de l’équipe.

Top 10 Ozzie books

1. The lost boys (Sam de Brito) - 2008

Ce livre narre l’histoire des « Bondi Boys » (les gars originaires de la célèbre plage de Sydney, surnommée à juste titre « la reine des plages ») à travers une série d’épisodes courts et ne suivant aucune chronologie, tirés de la vie de Ned Jelli autour de deux périodes de sa vie. A 15 ans, Ned et ses amis, les Bondi Boys (bien que, originaire de Maroubra, Ned ne se considère pas comme un Bondi Boy), passent leur temps à essayer de trouver de l’herbe et du shit, surfer, se chambrer, et essayer de mettre des filles plus agées dans leur lit. Ayant lu le livre en anglais, j’ai lutté au cours des 10 premières pages en raison de tous ces mots que je ne comprenais pas, jusqu’à ce que la répétition m’apprenne que peu importe le mot, c’était une variante de « sex », ou de « drogue », ou de « vomi » ou pire.  Tout ceci est plutôt marrant. Ils ont quinze ans et la vie devant eux. Sauf qu’à 35 ans, ça l’est beaucoup moins. Ned et ses amis passent leur temps à se droguer, surfer (bien que de plus en plus rarement), se chambrer et essayer de mettre des filles plus jeunes dans leur lit. On a le sentiment d’un énorme gâchis, comme si cette vie à présent les emprisonne à jamais, sans trop comprendre quand les choses ont commencé à aller mal. D’autant que les chapitres sont entrecoupés de prises de conscience angoissées de Ned, dégoûté de lui-même mais résigné. Quand Trainspotting rencontre Point Break. Inutile de dire que l’image de la gente féminine ressort également fortement égratignée de ce récit.

Connaissant juste la surface de Bondi, ce livre me laisse le sentiment que Ned, Chong, Birdie, Kasp et Scorps représentent tous des gens réels que j’ai rencontrés ici. Le sentiment qu’il y a comme un shéma auto-reproductif ici, qui fait qu’à Bondi, au-delà du culte du corps et de l’apparence, des montants ridicules d’argent qui circulent aussi vite que les 4X4 envahissant Campbell Parade et sont engouffrés dans les appartements le long de la plage ou les robes de designer qui défilent sur la promenade, des vies se gâchent parce qu’ici, les gens refusent d’accepter que le temps passe et qu'il faut grandir parce que la vie est courte. Ce sentiment envahit tout le monde, et dans le livre, imprègne les parents de Ned, ses oncles et tantes et ses cousins. Si j’ai détesté la façon dont le livre est écrit, force est de reconnaître que c’est une plongée extraordinaire dans l’univers de ces jeunes ayant grandi sur la plage de Bondi, un portrait aux antipodes de  l’image que nous européens nous faisons des surfeurs, une porte ouverte sur une sub-culture violente et brutale. C’est aussi un rappel puissant sur le fait que, dans une ville où l’argent circule facilement, où la société est imprégnée d’un consumérisme omniprésent, où le cadre est féérique, bref où l’on a tout pour être heureux, être malheureux est le pire des échecs.

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