mercredi 8 février 2012

A day at work in Oz

Les bases de la vie active en Australie sont un peu différentes de celles de l’Europe…

1ère règle : Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt.
Chaque matin, quand le réveil sonne, j’ai une pensée émue pour mes anciens collègues européens. En Australie les journées commencent de bonne heure ! 8h30, tout le monde est opérationnel à son poste. C’est encore un défi quotidien pour moi qui, même physiquement présente au bureau, ai du mal à émerger intellectuellement avant 11heures. C’est encore plus difficile quand, tachant par des efforts herculéens d’avoir les deux yeux ouverts en même temps dans le train qui m’emmène au boulot, je réalise que la moitié des gens sortent non pas de leur lit, mais de la salle de gym, où, fidèles à la tradition australienne qui élève le sport au rang de religion nationale, ils ont débuté leur journée bien avant moi par une heure de sport ...

2ème règle : on ne plaisante pas avec le dress code
Quand on dit « S’habiller corporate », ce n’est pas une figure de style. Le costume pour les hommes et les tailleurs pour les femmes sont de rigueur. Et qui dit tailleur dit talons hauts. Vers huit heures du matin, les rues grouillent de gens sur leur 31, de femmes en tailleur haute couture….en tongues ! La paire de tongues est la réconciliation parfaite entre le sport matinal qui veut que les gens marchent pour aller au travail, et le code vestimentaire qui exige que les femmes soient perchées sur des talons hauts toute la journée. Ajoutons à cela le sac de sport sur le dos, c’est une tenue matinale bien particulière qui circule dans les rues du CBD.

3ème règle : on ne badine pas avec le travail
D’une façon générale, les australiens sont très enthousiastes et énergiques. Au travail, les gens prennent leur boulot au sérieux. Les journées sont intenses et il n’est pas franchement question d’aller surfer sur le net à ses heures perdues. C’est un plaisir de travailler ici (il n’y pas d’ironie ici). Les gens sont motivés, ouverts à toutes les idées et décidés à faire en sorte que les choses marchent vite, et bien. Tout le monde s’appelle par son prénom (y compris le CEO), les conversations téléphoniques sont hyper cordiales et polies (toujours débuter par un « Hi X, how are you ? », ce qui, soyons honnêtes, est bien plus agréable qu’un « oui » hostile suivi d’un long soupir dans lequel on peut déchiffrer « j’ai pas le temps », « qu’est-ce que tu veux encore » ou « mais pourquoi est-ce que j’ai décroché ce téléphone »).

4ème règle : la pause déjeuner, c’est relatif
La plupart des gens apportent leur déjeuner au bureau. Fidèle a l’adoration des australiens pour la nourriture, le dej est souvent composé de crudités, salades, légumes, fruits… C’est pas franchement le steak frites au bistrot du coin (qui personnellement, me manque beaucoup). ET le dej se déroule souvent devant le pc. Et pour ceux qui sortent acheter leur déjeuner, il n’est pas rare de croiser dans l’ascenseur le directeur financier dégoulinant de sueur parce qu’il revient de son jogging ou de la salle de gym avant d’aller à la douche…Pour ceux qui ont loupé la séance aux aurores. Prise d’une crise de mauvaise conscience, j’ai arrêté le dej a l’extérieur et apporte ma nourriture au bureau, pas de sentiment de culpabilité pour ne pas moi aussi aller courir dans le parc !

5ème règle : 17h30 – extinction des feux
Les journées commencent tôt, et se terminent tôt également. La aussi, changement de décor complet. Les costumes et tailleurs se transforment en baskets, short et autres vêtements de sport pour la séance de sport post boulot (pour ceux qui se lèvent tard et préfèrent manger a midi). La relation aux heures supplémentaires est totalement différente de celle qui existe en Europe. Il arrive de rester tard pour terminer quelque chose d’urgent, mais généralement, les heures supplémentaires ne sont pas regardées d’un très bon œil en Australie. Là où les patrons européens croient voir un signe de motivation, de volonté de travailler dur en sacrifiant au boulot des heures perso en soirée, les patrons australiens voient un manque de productivité et une difficulté à gérer son travail : a la base, si on reste après le travail, c’est qu’on n’arrive pas à gérer pour tout faire en temps normal et donc qu’on est lent ou qu’on se laisse déborder.

Bref, les australiens replacent le travail dans le contexte : on y est dévoué, on s’y épanouit, c’est un véritable travail d’équipe, mais on a une vie a côté et l’équilibre entre les deux est sacré. C’est incroyable le nombre de femmes occupant des postes managériaux élevés. Les formules de travail sont aussi étudiées pour :  flexitime, temps partiel, travail de la maison. Toutes ces formules sont très bien vues et encouragées. J’adhère !